Ultime journée de l’an 2020. Ce jeudi soir à minuit nous sommes passés à autre chose. La ville de Lyon était en pleine ébullition avant le réveillon.
La rue Saint-Jean est typique. Et touristique. Ce mercredi et jeudi nous y avons flâné. Sur les traces de la religion catholique, nous avons pénétré dans la primatiale Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Etienne, au sein des églises Saint-Nizier et Saint-Georges. Nous avons navigué entre les bouchons (restaurants typiques lyonnais dont on vous parlera prochainement) fermés. Nez dans leur gaufre chocolatée, aspirant leur vin chaud odorant, les lyonnais ont accompli leurs derniers achats culinaires du nouvel an. Et nous avons fait de même.
Une brioche aux pralines rosées, cinq quenelles moulées a la cuillère au beaufort, cèpes et ail des ours (l’un d’entre nous est plus gourmand que l’autre), de la cervelle de canut (fromage blanc battu et assaisonné). Voici les ingrédients locaux de notre Saint-Sylvestre. Une soirée un peu particulière, avec un couvre-feu national, une interdiction de gros rassemblement, et la vente d’alcool proscrite dès 17h sur Lyon. Il fallait donc réconforter nos estomacs si contrariés par l’ambiance morose générale.
Le coeur à la fête
Nous avons emprunté la passerelle Saint-Georges pour rejoindre Bellecour, puis le parc de la Tête d’Or. Tout Lyon s’y était donné rendez-vous ce 31 décembre (l’exagération du sud ressort légèrement). Cyclistes, coureurs, marcheurs et familles se baladaient sous les arbres. Un pauvre lion ne cessait de tourner dans sa cage. Les flamands roses et mouettes se disputaient le repas de 17h en faisant grand bruit. Cet écrin de verdure, un bol d’air pour les habitants. Avant de s’enfermer dans un lieu de fête pour les plus chanceux. De travailler, subir la solitude ou l’isolement pour d’autres.
Sur la route du retour, nous nous sentons comme Cendrillon. Il ne faut surtout pas dépasser le couvre-feu de 20h, au risque de nous transformer. Ou surtout de démarrer 2021 avec une amende bien salée. Sous les manteaux longs, des collants scintillent. Des paquets de pâtisseries et chocolats sont tenus à bout de main. Des bouteilles de spiritueux sont ballottées dans les sacs à dos. Nul ne cache réellement sa destination de la nuit. Ils se dirigent vers l’année prochaine à grand pas.
Ayons le coeur à la fête si nous le pouvons en ce drôle de réveillon. Car c’est un peu tout ce qu’il nous reste, notre joie et nos rires. Sourions et oublions la pandémie là où nous nous trouvons. Trinquons à la bonne bouffe, aux gens qu’on aime et à la vie !