Récit n°18 – Un soupçon d’humanité

Nous avons définitivement quitté le Rhône, à nous le secteur de la Bresse, d’une richesse débordante de bons produits.

De doigts gelés à un coeur réchauffé. Il est assez exceptionnel de voir combien de sentiments différents peuvent nous habiter dans une même journée. Le même ciel gris nous accompagne depuis que nous avons quitté Lyon. La même froideur guette le moindre de nos pas. Aujourd’hui -2° au compteur et la même pluie de fins flocons qui, au contact du sol ou du pare-brise de notre auto, se dilapide.

Au réveil nous croisons un moulin à vent du côté de Romanèche-Thorins. Un peu plus loin des maisons de grès rose. Le paysage change en quelques kilomètres. Fascinant. Nous voilà arrivés à Mâcon, préfecture de la Saône-et-Loire et ville de naissance du poète Alphonse de Lamartine. Un jeu de piste s’installe. Nous suivons les bornes de métal incrustées dans le sol. Ces dernières nous guident habillement de monuments en monuments. Mais dans ce centre-ville au charme indéniable, dans ce petit jeu de piste, nous avons un peu l’impression d’être le gibier… Le froid polaire faisant office de chasseur.

Musées fermés, coeurs ouverts

Il est temps de retourner dans l’Ain. Un premier passage à Bourg-en-Bresse met en appétit tout en laissant un goût amer. Comme on dit chez moi : « Ca m’a bandé ». Coronavirus oblige, le monastère royal de Brou et son superbe toit de tuiles vernissées, l’Apothicairerie et les autres monuments gardés par les Burgiens sont fermés. Dans la rudesse de l’hiver, les lieux de culture nous manquent beaucoup.

Alors tant bien que mal nous essayons de nous enrichir malgré les bâtons dans les roues. Si musées, cinémas, livres peuvent le faire, les rencontres et les échanges sont tout autant formidables. Ce soir nous avons dîné avec de la famille d’Inès. Du coté de son arrière grand-père. Ce soir nous avons rencontré Lucette, Françoise et Gilbert. Des personnes à la voix douce et au regard vif. Ce soir nous avons partagé autour d’un bon repas et d’un peu d’alcool, nos expériences, nos craintes et nos rêves. Et puis nous avons ramené Lucette chez elle. Grimpée sur les genoux d’Inès pour parcourir les quelques mètres qui séparent sa maison de celle de sa fille. Ce soir nous avons été humains. Tâchons de le garder en mémoire.

@jvaurillon

2 commentaires sur « Récit n°18 – Un soupçon d’humanité »

  1. Et par les temps qui courent que l’humanité fait du bien!! Mais quel dommage en effet que vous ne puissiez profiter de tous ces beaux musées que la France possède …😘

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