Souris des villes, souris des champs. Tout comme dans l’histoire des rats, ces deux espèces vivent un quotidien différent en fonction de leur environnement.
A la ville la souris habite les immeubles et maisons. Ou plutôt leurs trous et caves. En traversant les boulevards et ruelles, elle risque sa vie. Tant la circulation est dense. Elle est née dans le bruit, le brouhaha incessant. Elle déguste des restes de burgers surgelés, lèche des sodas ou gouttelettes de bières coulant des canettes. Colorée par la pollution, son poil devient grisâtre avant sa retraite. Et même si les chats sont nombreux, les risques fréquents, elle se plaît dans ce monde urbain. La nourriture abonde des poubelles, la compagnie fourmille dans les tuyauteries et l’ambiance est à son comble 24h/24.
« Souris des champs aussi a peur d’être mangée, mais elle ne comprend pas son acolyte des villes. »
Souris des champs, ou des montagnes, est son opposé. Bien qu’étant de la même espèce, elle vit au rythme des saisons. La neige rend sa chasse à la bonne bouffe plus sportive. Le printemps insuffle un renouveau de vie dans les prairies qu’elle traverse. Les maisons de pierre aussi l’abritent. Parfois elles sont vides. Elle aime le calme, le bruit des ruisseaux et le chant des oiseaux. Enfin pas tant que ça, ils en veulent à sa peau. Il y a aussi des déchets dans les poubelles qu’elle croise, et les denrées abandonnées n’y sont pas forcément plus gouteuses qu’à la ville. Souris des champs aussi a peur d’être mangée, mais elle ne comprend pas son acolyte des villes. Qui ne prend pas le temps de vivre, se bouffe les pattes avec le stress.
L’une et l’autre ont croisé notre route. La première dans la pénombre d’une grande cité. Fuyant à toute allure. La seconde dans une forêt enneigée. Fuyant tout autant.
C’est juste l’histoire de deux souris, qui se ressemblent mais ne se comprennent pas. Et nous aimons tout autant raconter la ville que les champs. Deux espaces riches en leçons, et en recettes. Fraîches de préférence.
Comment est votre blanquette ? 