Il existe un pétillant rosé, fruité, méconnu hors de son territoire. Direction Cerdon, dans l’Ain.
La boisson rosée coule dans nos flûtes. Martin Thibaut, l’aubergiste de l’hostellerie, à Pérouges, nous fait déguster un rosé pétillant. Il se nomme Cerdon et il « va très bien avec notre galette au sucre. » Nous n’avons pas encore eu le plaisir d’accorder les deux mets. Mais nous sommes décidés à nous rendre jusqu’à la ville qui produit ce délicieux vin, du nom éponyme. Nous voilà dans l’Ain, face à la porte de la cave Girardi-Dupoyet à Cerdon. Entourés de coteaux. « Ce sont les premières montagnes, dans les contreforts des monts du Jura. » Pierre-Athanase Dupoyet claque la porte de son véhicule et nous ouvre.
De fines bulles, fruits de la première fermentation, titillent l’intérieur de notre bouche. L’homme a rejoint cette affaire familiale début 2013. « Elle a été fondée en 1982 par Michel Girardi. En 1997, son neveu Stéphane Girardi s’associe avec lui. Le domaine atteint six hectares. En 2012, Michel part à la retraite et je rachète ses parts. » Aujourd’hui, c’est 60 000 bouteilles par an.


Trois vins prennent vie chez Girardi-Dupoyet. Le Cerdon est en AOC (appellation d’origine contrôlée) depuis 2009. L’appellation regroupe 10 communes. Gamay et Poulsard sont ses deux cépages. « C’est forcément un assemblage 100 % Gamay, ou Poulsard et Gamay. » Sa particularité ? Un faible volume d’alcool, autour de 8°. « Il plaît même à ceux qui n’ont pas l’habitude de boire, il est abordable en terme de dégustation », assure Pierre-Athanase.
Vinification ancestrale
Un vin de niche, bu par les locaux. Mariages, conférences, rencontres sportives, s’arrosent au Cerdon. Le pétillant a peu traversé les frontières. Pas de coopérative créée. Chacun son combat, son vin, sa communication. « On peut le retrouver en Savoie ou Haute-Savoie, c’est un gros bassin de consommation. Mais à Lyon c’est compliqué. » Chez Girardi-Dupoyet, on se tourne vers la livraison régionale. Un seul restaurant est fourni, l’hostellerie de Pérouges. « On livre aussi quelques cavistes, des grandes surfaces locales. On va se lancer sur de l’export au Vietnam, l’opportunité s’est présentée. » Il y a aussi leur boutique en ligne.
« Le Cerdon est toujours rose. Il existe des nuances en fonction des caves. »
Clairette de Die, Blanquette de Limoux, reposent sur le même travail du moût de raisin. « On commence notre fermentation en cave. On la stoppe dès que l’on est à 6° d’alcool. » Le vin est ensuite mis en bouteille. Avec le réchauffement, les levures redémarrent dans la bouteille pour créer le gaz à l’intérieur.
« Le Cerdon est toujours rose. » Il existe des nuances en fonction des caves. Le gamay est un cépage noir à la chair blanche. La peau donne la couleur. La macération plus ou moins longue va définir la teinte. Plutôt prononcée chez eux. Leur Cerdon est aussi très fruité. « Grâce à une fermentation à très basse température. » Pour apprécier ce goût unique, porté sur le fruit, la bouteille doit être ouverte dans les deux ans. « Le Cerdon n’est pas un vin de garde.«



En dessert, apéritif, ou encore à « 17h à la place du thé avec un gâteau ». Pierre-Athanase connaît les meilleurs accords. Sur un dessert chocolaté, ou des fruits rouges. Avec la galette de Pérouges. « Il se marie moins bien avec un repas. » Aujourd’hui la bière concurrence le Cerdon sur les tables festives. Il leur faut redoubler d’ingéniosité pour pétiller encore et encore. Les deux associés pensent notamment au concours régional à Paris.
- 4 Rue de la Gumarde, 01450 Cerdon
- 04 74 39 95 90
- contact@cerdon-girardi.com
- cerdon-girardi.com
Étant en Savoie, nous allons essayer d’en trouver et donc d’en déguster !!
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