Du monde dans les rues commerçantes. Les petits amiénois font des provisions de soleil et de vie avant un lendemain incertain.
Un vendredi ensoleillé à Amiens est propice pour flâner dans l’un de ses parcs. Nous avons choisi celui nommé Saint-Pierre. Sa traversée nous a mené à travers ses jardins verts, le long de ses plans d’eau. Un pont nous a conduit au coeur du quartier Saint-Leu. Le fameux.
Quittons ce poumon vert, très fréquenté, pour le béton, tout autant piétiné. Traversant le centre-ville, nous sommes passés devant le musée de Picardie. Premier bâtiment construit dès l’origine pour accueillir un musée en France. Puis, direction la maison de Jules Verne. Et sa tour, et sa fresque. L’écrivain est mort à Amiens en 1905.
Je pourrais vous raconter nos découvertes. Mais, installée sur une pelouse place Gambetta, crêpe dans la main droite et smoothie rose dans la main gauche, j’observe les gens. Par dizaine ils goutent au soleil, assis sur des marches, comme si de rien n’était. Ils rient. Se fréquentent. Et surtout, ils achètent.
Après deux confinements, il ne serait pas sérieux d’être une cigale
Des files impressionnantes s’impatientent devant de grandes chaînes d’habillement. Mais aussi dans l’attente de déguster les donuts d’un commerce visiblement réputé. Acheter par nécessité ? J’en doute. Toutes ces personnes comblent probablement le vide que laisse les nombreuses autres fermetures. La crainte du durcissement des mesures, dans les jours à venir, n’arrange en rien la situation des acheteurs compulsifs que nous pouvons tous être. C’est l’une des choses qu’il nous reste, ou que l’on nous pousse à faire, dépenser.
Petits sacs par petits sacs, les mains de ces passants s’élargissent pour tous les accueillir. Tout ça pour ne manquer de rien, si demain, les portes se ferment encore.
Comment est votre blanquette ? 