Récit n°67 – Cassel ou l’oeuvre des géants

Le Nord est une terre plate. Alors, quand un petit sommet s’est dessiné au loin, nous n’y avons pas cru. Après 3 minutes de grimpette, nous avons pénétré dans la ville de Cassel. Qui a beaucoup à dire.

Le temps du Nord. Je crois que nous avons croisé la grisaille pour la première fois. Brume et crachin. Et un peu de froid. 40 minutes à l’ouest de Lille, nous arrivons à Cassel. Petite ville posée sur l’une des seules hauteurs du coin. Un mont qui a toujours fait de la cité une place forte. Aussi bien géographique, éloignée des marais aux début de notre ère, que de l’ennemi en périodes d’affrontement.

Peuplé dès l’âge de fer, le mont a vu passer des hommes. Il y a eu des celtes guerriers, les Ménapiens. Donnant à la cité son premier nom, qui signifie forteresse en leur langue : « Kasteel ». Les romains débarquent ensuite. Ils seront à l’origine des fortifications de la ville, à qui ils donnent le nom de Castellum. Qui a donné naissance au mot français « château ».

Les Francs arrivent après une période de désertion de Cassel. Suivront les comtes de Flandre. L’histoire continue de s’écrire. Cassel traverse la Révolution française, voit ses bâtiments religieux subir le même sort qu’ailleurs dans le pays.

Entre guerres et géants

Vient alors la Première Guerre mondiale. La cité accueille le siège de l’État-Major du général Foch le 24 octobre 1914. La ville va vivre au rythme des apparitions du personnage militaire. C’est au premier étage de l’actuel musée que se trouvait son bureau.

Seconde Guerre mondiale. Cassel se retrouve au coeur de l’action. Elle sera bombardée nuit et jour, en 1940, protégée par des légionnaires anglais afin que leurs compatriotes puissent regagner Dunkerque. 245 maisons sont détruites entièrement, dont l’hôtel de ville. Le cimetière est également bombardé.

Reuze-Papa et Reuze-Maman n’ont rien de stratèges militaires, de guerriers ou de soldats. Enfin, le premier géant de 83 kilos porte tout de même un costume de guerrier romain. Mais lorsqu’il parade en hiver, c’est pour que vive le carnaval de Cassel. Si cher aux habitants qui le reconduise pour Pâques, avec pour invitée Reuze-Maman, son collier de perles et ses 67 kilos.

La légende raconte que les deux géants de Cassel, transportant une motte de terre pour combler un ravin, se disputèrent et, laissant tomber la motte, formèrent le célèbre « Mont Cassel ».

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