Une cité chargée d’histoire encore, Fécamp. Et des falaises toujours. Quelques coquillages et du vent frais.
Un coquillage immense sert de bénitier dans l’abbatiale de la Trinité. Même quand elle échappe à notre vision, la mer est présente. Nous sommes à Fécamp. Et en sortant de l’abbaye nous nous trouvons nez à nez avec les vestiges d’un château. Je replonge alors dans une histoire que je connais bien, celle de Guillaume le Conquérant. Liée à l’histoire du Mont Saint-Michel. Qui vous sera contée une autre fois…
Fécamp. 1067. Guillaume est devenu le Conquérant. Il est duc de Normandie et roi d’Angleterre. Son père est l’illustre Robert Ier dit le Magnifique. Il vient d’obtenir une victoire décisive sur le sol britannique à Hastings. Les moines de Fécamp ont été ses espions, possédant des biens en Angleterre. Pour les remercier, il honore la ville en venant y fêter sa victoire. L’homme de pouvoir délaissera par la suite Fécamp pour se tourner vers Caen. Les ruines sont toujours là, elles témoignent.
Une liqueur de légende
Un palais-usine. C’est ce qu’a construit Alexandre Legrand, un négociant en vin. D’inspiration gothique et Renaissance, la bâtisse de pierres et de briques est imposante. Le centre-ville de Fécamp, comme éteint, a son bijou. Selon la légende de cette maison, un élixir de santé composé d’une trentaine de plantes aurait été créé par un moine vénitien nommé Dom Bernardo Vincelli à l’abbaye de Fécamp en 1510.



La recette, qui plaisait au roi François Ier , est perdue. Et miraculeusement retrouvée par le négociant en vin, qui va se remettre à en produire dans son humble demeure. La fabrication se fait encore aujourd’hui. Les bouteilles d’un verre noir, floquées d’un cachet de cire rouge, ont de l’allure.
Pas bêtes les Legrand
Le petit-fils d’Alexandre Le Grand a lui aussi marqué la cité normande. Tout en assurant la direction de la distillerie, il va créer une station de radio privée nommée Radio-Fécamp dans les années 1920. Celle-ci deviendra Radio-Normandie et proposera des émissions de radio commerciale en anglais. Elle concurrencera la BBC jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Falaises du soir au matin
Yport de bon matin. Ses bateaux colorés échoués sur la plage de galets. Il est interdit de les ramasser, les galets. C’est inscrit sur un panneau. Remplis de filets de pêche, les bateaux n’attendent qu’une chose, retourner à l’eau. Falaise à gauche et à droite, un classique dans le coin. De la brume nous empêche d’observer l’horizon. Il y a quelque chose de mystique.


J’ai un coup de barre. Julien conduit et m’invite à fermer les yeux jusqu’à notre logement. Quand je les ouvre nous sommes à Étretat. Surprise. Des falaises de partout. Qui sont menacées par l’érosion, les éboulements. « Un jour elles ne seront plus là », dit à voix haute mon partenaire. Elles qui ont vu les guerres, les différentes civilisations.
C’est vrai que ça fait beaucoup de pierres tout ça. Des ruines, des galets, des falaises. Une abbatiale et un palais construits grâce à elles. Je vous le dis, les pierres ont beaucoup à nous dire.



Magnifiques falaises qui nous replongent dans les aventures d’Arsène Lupin dans « L’aiguille creuse » …
J’aimeJ’aime