Nous voilà en Vendée. Et plus précisément à La Tranche-sur-Mer. Une petit station balnéaire qui m’a vu grandir.
C’est comme-ci j’avais mangé tout le paquet de madeleines de Proust. Me revoilà dans la commune où j’ai passé mon enfance et mon adolescence. Rue Victor Hugo. Rue de l’Aunis. Avenue de le plage. Ce mercredi, La Tranche-sur-Mer semble déserte.
Inhabituel pour un mois d’avril. Passant d’un ou deux milliers d’habitants l’hiver à plus de 100 000 en saison estivale. Je me rappelle de notre rue, celle qu’on surnommait la rue des misérables. Les souvenirs ne subsistent que dans ma tête. Plus aucune boutique ne correspond. Pas même le revêtement de la rue. Ma maison est encore là. Mais bientôt elle sera vendue. Ce qui, je ne vous le cache pas, me fait un pincement au coeur.
La venelle de la Forge. Chaque été ma grand-mère venait me garder. Dans un petit studio entouré de roses trémières. J’y ai appris la Marseillaise. J’y ai mangé des délicieux plats. Et puis au fil du temps, je ne voulais plus y aller. Préférant, alors que mes parents commerçants travaillaient, jouer à la console.
Nostalgie quand tu nous tiens
Sur le chemin de la plage, je croise le manège où j’avais l’habitude de tanner mes soeurs pour un tour de plus. La maison de la presse où j’étirais le temps. Cette boutique où plus tard je lorgnais les pistolets à bille. Ce parking où j’ai tamponné des autos, encore et encore, lors de la fête foraine.
Et puis il y a la plage municipale. Celle à 5 minutes de la maison. Je revois ma grand-mère assise sur un banc. Je revois les parties de foot avec des inconnus ou avec mon père, après le travail. Mes premiers émois à la vue des corps dénudés des jeunes femmes à la puberté. Oui, derrière ce récit se cache une – grosse – pointe de nostalgie. Et comme disait Desproges : « La nostalgie, c’est comme les coups de soleil, ça fait pas mal pendant, ça fait mal le soir. »
Comment est votre blanquette ? 