Générosité, cervoises et éclats de rires à la table d’un Estaminet

Trois frères, les Hardy, sont à la tête d’un estaminet à Cassel. Et ils comptent bien apporter leur identité à ce restaurant typique du Nord.

Louison, Théo, Nathan. 34, 31 et 27 ans. Trois frères du Nord ont décidé d’unir leurs compétences à la tête d’un estaminet. Cassel, 176 m d’altitude, une place forte militaire, un carnaval réputé et un lieu de passage. « Un estaminet c’est un lieu où on peut boire et manger des plats généreux qui s’envoient assez rapidement. » Nathan donne cette définition à ces bistros typiques des Flandres françaises et belges.

Esta…quoi ?

Originellement un estaminet est un débit de boissons, servant de la bière et proposant du tabac et des jeux traditionnels. Mais ce qui nous intéresse…C’est l’étymologie de ce mot !
Les interprétations et tentatives de traduction sont nombreuses. En voici quelques-unes, à vous de décider des plus convaincantes.
– Origine wallonne, le mot viendrait de « Staminé » qui signifie une salle à piliers.
– Origine flamande, en référence au mot « stam » qui veut dire souche, et « in stam » qui signifie « être en famille ».
– Enfin une origine espagnole (la Belgique fut un temps espagnole) plutôt hasardeuse. « Está un minuto » qui signifierait un lieu où on passe rapidement boire un verre. Version et traduction invalidées par les concernés.

Sur la table d’un estaminet ? Une vaisselle simple, « plutôt moderne pour nous ». Des bières servies dans le verre qui leur est propre, « sinon ça peut-être mal vu », assure le cadet. Et à manger ? Des plats riches, avec des produits « des fermes du coin ». Nos yeux repèrent sur la carte le Potjevleesch, « une terrine de trois viandes : poulet, porc et lapin, que l’on sert tranchée avec des frites. » Vient ensuite la carbonnade, un plat en sauce avec du boeuf et de la bière. La Flamiche, une tarte au maroilles. Le smout, un saindoux assaisonné.

Inspiration flamande

Le blason des Flandres, un lion noir sur fond jaune. Après avoir quitté Lille, en se dirigeant vers Cassel, nous ne cessons de le croiser. Accroché aux fenêtres. Les origines flamandes se ressentent dans l’essence même de l’estaminet. Des incontournables composent la carte : la viande, la bière, même dans les desserts et surtout dans les verres. En pression de préférence, avec quelques degrés en plus que ce à quoi nous sommes habitués. Du houblon décore d’ailleurs traditionnellement les intérieurs.

Les Flandres françaises

L’ancien comté de Flandre comptait une partie de la France actuelle. Nommée encore aujourd’hui la Flandre française. Elle regroupe la moitié du département du Nord et quelques communes du Pas-de-Calais.

On sépare cette région en deux. Au nord, l’ancienne province de Flandre maritime où l’on parlait le flamand. On y retrouve l’arrondissement de Dunkerque mais aussi Cassel.
Au sud, la Flandre wallonne où l’on a toujours parlé roman puis picard ou français. On y retrouve Lille, Roubaix, Tourcoing, Douai.

Suspendus au plafond de la Taverne Flamande, ancien nom de l’auberge conservé par les frères « pour ne pas se porter l’oeil », des paniers mais aussi des tambours. « Notre décoration est composée de plusieurs petites collections que nous avons déniché dans les brocantes. » Là se trouve l’âme de l’estaminet. Dans les vieux portraits en noir et blanc, les pancartes publicitaires émaillées, les peintures, la vieille porcelaine colorée et les casseroles en cuivre.

L’heure tourne, les verres sont pleins

Ce qu’attendait avec impatience Nathan, ce sont les jeux flamands. « Souvent en bois, ce sont principalement des jeux d’adresse à plusieurs. » Cartes et dés se retrouvent aussi sur les tables. L’apéritif peut durer. Picon est à la carte. C’est un amer qui accompagne la mousse. Il existe une variante Picon vin blanc, d’origine belge. « Certains viennent à midi et repartent vers 17h. » Une amplitude horaire adaptée à la retrouvaille en famille et entres amis. Le samedi et le dimanche en continu de 11h jusqu’au soir.

Une ambiance que connaît bien le jeune nordiste. Ses parents ont tenu un établissement du même genre à Hondeghem. Aujourd’hui ils s’investissent avec leur trio. Chacun sa place. « Mes frères plutôt en cuisine et moi en salle. Mais on est polyvalent. » Le souriant garçon nous montre le grigri de l’établissement. En flamand, il est noté : « Dieu protège cette maison, où quelque chose dans le genre. »

Les murs de l’estaminet suent la tradition. « L’identité d’un telle maison reste tout de même propre à ses propriétaires. » Pas question pour les trois têtes blondes de s’oublier. « Ce qu’on propose dans l’assiette est de bonne qualité, c’est un estaminet un peu amélioré. » Nathan sélectionne la musique, normalement plutôt celtique. De quoi séduire habitués et touristes de passage. Finissons sur une note sucrée. Vous prendre bien une part de tarte à la bière et au spéculoos ?

@inessotopro

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