La ville de Lorient est connue pour son activité maritime. Une activité marquée par la présence d’hangars un peu spéciaux, des hangars à sous-marin.
Si celui-ci n’a rien d’une comptine pour enfant chantée par les Beatles, le sous-marin français Flore ne fait plus peur désormais. Ce dernier a été transformé, après 25 ans de carrière, en musée. Un musée qui nous permet de plonger dans la vie de ses occupants. Fascinant.
Presque 58 mètres de long, 869 tonnes en surface, le bestiau est toute taule dehors entre deux hangars en béton armé. Un petit mousse rentre avec son papa. Ciré jaune sur le dos et équipé de bottes de pluie, le garçonnet s’exclame : « Waouuuh. »
Génération Daphné
Le Flore est un sous-marin de type Daphné. Entre 1955 et 1965, pour répondre aux besoins de l’Etat-major de la marine, 11 bâtiments de cette génération sont construits. Rapide, maniable, silencieux, ce type de sous-marin peut partir un mois en mission et atteindre 300 mètres de profondeur. 9 type Daphné sont affectés à Toulon, deux seulement à Lorient.
Après 6 ans de conception, construction et essais, le Flore est opérationnel. Le 21 mai 1964, il est admis au service actif et affecté à la 1ère escadrille de sous-marins à Toulon, future ESMED (escadrille des sous-marins de la Méditerranée). Il ne connaît pas de missions de guerre avec usage des armes mais a été acteur de la guerre froide au travers de missions de pistage et d’écoute de bâtiments du bloc de l’Est.
Son père, plus calme, lui lit doucement les fiches explicatives qui remplacent les audio-guides, mis au placard à cause du covid. « Tu vois, on appelle leurs couchettes des bannettes. »





Tarot et saucisson
De la cuisine aux toilettes en passant par le carré des officiers ou la salle des torpilles, cette plongée dans le quotidien des marins est intrigante. Ici et là, nous saisissons la complexité de chaque position. De ceux surnommés les « bouchons gras » (les mécaniciens), travaillant parfois par 50 degrés, aux oreilles d’or*, ceux chargés de détecter les autres bâtiments dans l’eau, chaque poste est important.
Annie la mascotte
Avant de devenir des mascottes, les chiens sont embarqués à bord des sous-marins par mesure de sécurité. Plus près du sol, ils ressentent avant les hommes les effets indésirables du gaz carbonique. Alertés par leur comportement, les sous-mariniers procèdent au contrôle de la qualité de l’air intérieur.
Annie (1961 à 1963) a été la mascotte de la Flore. Son nom provient de Anny Flore, chanteuse des années 50-60.

Et chaque moment passé loin de leur proche est une épreuve. « Chacun d’entre nous a eu son lot d’angoisses. Il y a eu des moments pénibles, certains d’entre nous ont vécu des épisodes parfois dramatiques mais le temps efface tout cela et puis reste les meilleurs moments », peut-on lire sur la porte de sortie du sous-marin.
Un retour d’escale en Espagne, chargé de saucissons. Une séance de cinéma dans la salle des torpilles, avec un drap blanc en guise d’écran. Ou encore une séance de tarot en réalisant le moins de bruit possible. Ce qui est également intéressant dans ce musée cuirassé, c’est la présence de souvenirs de l’équipage. De quoi se plonger dans un quotidien que peu ont pu goûter.




L’instant terrasse au port Saint-Goustan
En fin d’après-midi nous avons découvert le charmant port de la ville d’Auray, Saint-Goustan. Superbe pont, bateaux peints et maisons à colombage, la commune vaut l’arrêt. Une bière en terrasse, une éclaircie, comment refuser l’invitation.

*Le chant du loup, est un film français qui suit le parcours d’une oreille d’or. On vous conseille son visionnage !
Effectivement, cela fait repenser au « Chant du loup », film à voir …
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