Sans idée préconçue nous avons plongé dans l’histoire d’un lieu magnifique. Le château de Brissac.
« Un château neuf à demi-construit dans un château vieux à demi-détruit. » Voilà comment le grand-père de l’actuel propriétaire décrit son château. Demeure qu’on repère de loin. En effet celui que l’on surnomme le géant du Val de Loire est le plus haut château de France.
En ce qui concerne les dires du papy, il fait là référence à une histoire singulière. Pendant les guerres de religion, les armées catholiques et protestantes se sont disputées le château, le laissant très endommagé et donc inhabitable.
En 1600, le premier duc de Brissac entame la reconstruction. La destruction de l’ancien château d’époque médiévale prend place en même temps que la construction du nouveau, dans un style Louis XIII.
Mais en 1621, le premier duc décède. Les travaux sont arrêtés… Et ne seront jamais repris. D’où une juxtaposition singulière encore visible aujourd’hui entre deux tours médiévales et une façade plus moderne. Jugez plutôt.


Le roi
Entrons à l’intérieur. Car si cette première histoire vous a plu, le château en regorge. Certaines sont liées à la grande histoire de France. Écoutez plutôt. Août 1620. Un jeune homme loge au château. Seulement âgé de 19 ans, ce dernier est là car il ne compte plus les querelles avec sa mère.
Son père, lui, a été assassiné alors qu’il n’avait que 9 ans. Alors qu’il en a 16 ans, il organise l’assassinat des conseillers de sa mère. Le jeune homme pousse dans la foulée cette dernière à l’exil. Elle tente alors de monter une conspiration contre lui. Leurs armées respectives s’affrontent. Notre jeune homme sort vainqueur.
Notre jeune homme, c’est Louis XIII. Sa mère, Marie de Médicis. Et c’est au château de Brissac, en présence du duc mais aussi de l’évêque de Luçon, futur Cardinal de Richelieu que la réconciliation aura lieu.
La veuve
Veuve Cliquot. Si vous êtes amateurs de champagne, ce nom vous dit surement quelque chose. Prenez son arrière petite fille, devenue duchesse d’Uzès. Cette dernière aura deux fille dont Mathilde, qui épousera le 11e duc de Brissac. « Ok, où il veut en venir ? »
La recontextualisation terminée, penchons nous sur la fascinante duchesse d’Uzès. Anne, de son prénom, était en effet présidente de l’automobile club féminin. C’est la première femme de la haute société à passer son permis de conduire. Qui s’appelait à l’époque : « licence pour conduire un véhicule à pétrole ».


La marquise
Le clou du spectacle. Après une salle de billard, où vaisselles et livres sont entreposés, nous entrons dans… Un théâtre. La salle de représentation privée de la marquise de Brissac née Jeanne Say.
Héritière de la célèbre dynastie des sucres Say, la marquise avait une passion pour l’opéra. Malgré son talent qui aurait pu la mener à devenir cantatrice, sa positon sociale ne lui permettait pas de se produire en public.

Elle décide donc de construire ce théâtre à l’intérieur de son château. Inauguré en 1890, elle y jouera jusqu’à sa mort en 1916, des oeuvres de Wagner, Domizetti ou Offenbach. Rideau.
Passionnant …
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