De Saumur à Fontevraud, de château en abbaye. Cinq instants ont marqué cette journée le long de la Loire.
3 000. Voici une estimation du nombre de châteaux de la Loire. Pas de panique, il n’y aura pas autant de récits consacrés aux châteaux. Bien qu’on compte en visiter un maximum. Nous gardons aussi un peu d’appétit pour les autres découvertes à faire dans le secteur. Aujourd’hui une abbaye, un village troglodyte et des pommes tapées ont pimenté notre journée. Sur les doigts de notre main, nous détaillons ces différentes rencontres…
I. Le costaud château de Saumur. Dominant, fort des rénovations qui lui donnent sa fière allure, le château de Saumur s’admire encore et encore. Dans la cour un puit central. Plus tard nous nous trouverons en-dessous de sa lumière, dans une galerie souterraine. Un escalier en colimaçon nous fait passer d’une exposition sur les chevaux, la ville accueille l’école de cavalerie, à une autre sur les arts décoratifs. Tout cela bien protégé par les épais murs de pierre.



II. La belle Loire. Un pique-nique et la Loire. Un château avec vue sur Loire. Des routes qui longent la Loire. Un bar à vin collé… à la Loire. Vous l’avez compris, elle ne nous a pas quittés. Et nous n’avons pas envie de nous en éloigner pour l’instant.


III. L’humide grotte troglodyte. On cherchait un village troglodyte, nous sommes tombés sur une grotte. Et pas n’importe laquelle, celle des Pommes tapées à Turquant. Creusé dans la falaise, l’habitat troglodytique se retrouve un peu partout dans l’Anjou. Dans les jardins nous apercevons des fenêtres ouvertes dans la roche, des portes qui donnent vers des galeries. L’industrie de l’extraction de la pierre de tuffeau, qui a servi à bâtir un grand nombre de monuments dans la Loire, a engendré l’installation d’habitants dans ces cavités.


IV. La plate pomme. Personne ne lui en veut, bien au contraire. Pourtant elle a été tapée sans arrêt entre le 18e et le 19e siècle… La pomme. À l’époque où le phylloxéra, un insecte, ravage la vigne, il faut trouver une alternative. Celle de la pomme tapée va devenir une industrie. La recette ? La variété de la pomme est gardée secrète. Une fois épluchés, les fruits suent dans un four alors qu’ils reposent dans un panier en osier humidifié au préalable dans la Loire. Ils sont ensuite martelés en douceur et deviennent plats. Plus fines les pommes sont, plus nombreuses elles peuvent être dans un bocal. Elles se réhydratent avec du vin, du jus… Pour nous ce sera du vin rouge et des épices, sur la terrasse de la grotte troglodyte.


V. La royale abbaye. Silence, fraicheur et hauteur. Nous voilà dans l’église de l’abbaye de Fontevraud. Quatre gisants. Aliénor d’Aquitaine, Henri II Plantagenêt, leur fils Richard Coeur de Lion et l’épouse de leur autre rejeton Jean Sans Terre, Isabelle d’Angoulême. Un cloître, des cuisines romanes à l’architecture surprenante, des chanteurs d’opéra qui répètent. Sur un petit écran, des anciens gardiens et des résistants faits prisonniers lors de la Seconde guerre mondiale racontent l’abbaye lorsqu’elle était prison. Napoléon l’a transformée en l’une des plus dures maisons d’arrêt du pays. Rôle qu’elle a quitté en 1963. Aujourd’hui elle transmet l’histoire des Plantagenêts, raconte la vie des abbesses qui se sont succédées à sa tête, décrit la vie de prisonniers et fait vibrer les âmes à l’occasion de spectacles et concerts.




Un, deux, trois, quatre, cinq… Instants en bord de Loire. À plonger notre regard dans cette eau piquée par les becs des oiseaux pêcheurs, miroir de la luxuriante végétation…