Récit n°122 – Un week-end, cinq objets

Comment résumer un week-end aussi riche, où nos pas nous ont mené dans trois villes, cinq châteaux et un musée ? Opération délicate.

20 000 tuiles. 800 heures de travail. 20 kilos… De pâte à nouilles. Pour réaliser sa maquette des Hospices de Beaune, le compagnon du devoir cuisinier Georges Bouché n’a pas fait dans la dentelle, quoique.

Sa représentation superbe du monument historique n’est qu’un chef d’oeuvre parmi des dizaines d’autres, entreposés au musée du compagnonnage à Tours. En plus d’observer les « travaux de fin d’études » de membres d’un peu partout en France, on en apprend plus sur les origines et l’histoire des compagnons.

Poirier noirci

Si un sentiment a prédominé lors de notre visite du château d’Ussé, c’est bien la déception. Des collections vieillissantes, une scénographie simpliste, bref pas de quoi enchanter la belle au bois dormant.

Dans ce marasme, on trouve tout de même quelques pépites. Dont ce cabinet italien en ébène et poirier noirci (le bois qui l’imite le mieux), incrusté d’ivoire, de nacre et de lapis-lazuli. Datant du XVIe siècle il comporte 49 tiroirs secrets.

Rampe sur rampe

Autre château, autre niveau. Celui d’Azay-le-Rideau a la chance d’appartenir maintenant au Centre des monuments nationaux. De quoi obtenir de fringuantes rénovations.

Le magnifique escalier d’honneur resplendit. Sa pierre de Tuffeau bien blanche, accueille les visiteurs. Modèle emprunté à l’Italie, il est dit à « rampe sur rampe ». Bâti au centre du logis principal, il regorge de petits détails. Main courante sculptée à même le mur, paliers pour voir et être vu, ou encore voûtes plates à caissons ornés de médaillons.

Plafond mauresque

Si Villandry est connu pour ses jardins, à raison, le château renferme aussi une pièce superbe : le salon oriental. Si notre regard est en premier lieu attiré par un jeu d’échec sublime, que dire ensuite quand on découvre le plafond.

Ce dernier provient du palais des ducs de Maqueda, construit au XVe siècle à Tolède. Le palais fut démantelé en 1905 et Joachim Carvallo, arrière-grand-père de l’actuel propriétaire, rapporta un des quatre plafonds à Villandry.

Réalisé par des artisans maures, il mêle les éléments décoratifs représentatifs des arts chrétien et mauresque. Cordes franciscaines, coquilles de Saint-Jacques de Compostelle s’unissent avec les dorures et les inscriptions arabisantes.

Joconde d’Amboise

En bord de Loire, le château d’Amboise guette. Si c’est dans ce dernier que repose les restes du génie Léonard de Vinci, je voulais plutôt vous parler de cadres. Véritables attractions, plusieurs cadres de grande taille ont été disséminés dans le joli jardin du château.

Irrémédiablement, chaque visiteur se prête au jeu. Le temps d’un instant, je deviens Léonard, en face de sa Joconde.

Noir c’est noir

Dernier château du week-end, Moulin… Pardon Cheverny. Inspiration d’Hergé pour la célèbre demeure du capitaine Haddock, j’aurais pu vous parler des bois préhistoriques du Cervus Megaceros (ancêtre de l’élan), datant de 6000 ans, accrochés dans l’escalier d’honneur, cela aurait fait un 6e objet.

Mais je préfère vous parler d’animaux vivants. Jardin de l’amour dans l’enceinte du parc du château. Plusieurs statues, d’hommes et de femmes s’enlacent autour d’une marre. Surfant à sa surface, des canards mais aussi d’autres couples. Des cygnes blancs mais aussi noirs. L’un d’eux s’approche du bord où je me suis accroupi. Je lui tend une marguerite. Il allonge son cou. La saisi dans son bec.

@jvaurillon

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