Récit n°123 – Envoûtement blésois

Pas de poudre de perlimpinpin mais de réelles découvertes ce lundi. Voyage dans le temps au coeur d’un château divisé en quatre, déroutant périple dans le monde de la magie. Tout cela à Blois.

Tout d’un coup, quatre bâtiments nous encerclent. Ils forment le château royal de Blois. La grande maisonnée est ce qu’il reste du château médiéval, une salle seigneuriale époustouflante. Nous nous retournons pour admirer l’aile Louis XII, ses briques, son style gothique flamboyant. Vient l’aile François 1er, quinze ans plus tard, inspirée de la Renaissance italienne, avec pour pièce maîtresse son escalier. Et puis l’aile de Gaston d’Orléans, classique et inachevée.

Les murs nous racontent leurs histoires respectives. Voué à l’oubli, le château est sauvé par sa conversion en caserne en 1788. Félix Durban apparaît dans le décor en 1844, chargé alors de la restauration par le nouveau service des Monuments nationaux. Une galerie arbore son nom dans le château de François 1er, on y retrouve son empreinte, des couleurs plus subtiles dans un espace probablement cloisonné à la Renaissance.

Beaux-arts, un espace musée est aménagé dans l’aile Louis XII. Tableaux, sculptures du XVIe au XIXe. De belles oeuvres imageant des scènes mythologiques, dessinant les visages de la royauté et de la noblesse avec autant de sincérité qu’une photographie.

La magie opère

Il y a quelque chose de magique qui se produit lorsque l’on se retrouve face à une oeuvre qui nous touche. Le sentiment est d’autant plus fort lorsque l’on en connaît l’histoire, l’auteur, le message. Ce qui me plaît c’est la pureté de l’instant, où si naïfs nous sommes transpercés par un visage inconnu, que la courbe si réaliste d’une statue nous arrête, qu’un paysage nous plonge dans notre imaginaire.

Père de la magie moderne

Jean-Eugène Robert Houdin, Robert-Houdin sur scène, n’est pas un homme comme les autres. Horloger talentueux, illusionniste reconnu, il a fait vibrer le XIXe siècle à travers ses créations. Face à la maison de Blois, une statue à son effigie. L’homme est originaire du coin. Avant-gardiste, il dote son prieuré, sa demeure, d’une intelligence proche de celle de nos jours. Alarme, caméra au portail…

Ses inventions ? Son réveille-matin muni d’un briquet pour donner la lumière sera breveté en premier. Suivrons l’invention du plastron d’escrime électrifié ou encore les automates qui serviront ses tours de magie. Il créera son propre théâtre à succès. Le reste se découvre dans le musée…

Dragons. Ils sont au nombre de quatre à sortir leur museau des fenêtres de la maison de la magie. Je m’attends à du kitsch, du démodé avant de pénétrer dans ce temple de l’illusion. Quelle erreur je fais.

Je ne retourne pas en enfance, je pénètre dans un univers parallèle. Où science et adresse se mêlent. L’obscurité permet à de nombreux tours de se jouer, bernant le public avec toujours autant d’habileté.

Nous voilà face à un spectacle, au rez-de-chaussée de cette demeure atypique. Cerceaux chinois, panier en osier transpercé par des sabres lasers. Si la magie conserve ses tours traditionnels, ils sont sur cette scène revisités par deux femmes bien loin d’être de simples assistantes. Acclamés par le mince public que nous sommes.

@inessotopro

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