Récit n°128 – Gravé dans la roche

De retour sur le littoral nous posons nos valises quelques jours du côté de La Rochelle.

Le damier est gravé à même le plancher. Un peu plus haut, des navires. Incrustés dans la pierre. Les œuvres, celles de prisonniers, sont les vestiges d’un temps passé, au cœur de la tour de la Lanterne. Une des trois tours remémorant l’époque où La Rochelle était fortifiée.

Si la tour de la Chaîne et la tour Saint-Nicolas gardent l’entrée du port, celle qui retient le plus le regard est sans doute la tour de la Lanterne. Un premier ouvrage est édifié à la fin du XIIe siècle, pour servir de résidence au désarmeur des nefs, l’officier chargé de conserver les armes des navires entrant au port. De 1445 à 1468 la tour est transformée en amer (repère fixe en mer ou sur la côte) et en phare. D’où la flèche monumentale qui subsiste encore aujourd’hui.

Impressionnistes contraints

Avant de devenir au XVIe siècle, une prison pour marins et corsaires. Entassés jusqu’à 100 par pièce, dormant a même le sol sur de la paille. Compagnons du devoir, anglais, hollandais mais aussi espagnols, les prisonniers vont graver un nom, une date et entreprendre plus de 600 graffitis.

Tels des impressionnistes posés en pleine nature, ils vont se faire les témoins de l’activité florissante de La Rochelle. Place forte du XII au XVIe siècle, la cité constitue un centre majeur d’exportation de vin et de sel entre l’Europe du Nord et la péninsule ibérique. Avant de devenir un peu plus tard, un des principaux ports, comme Nantes, du commerce triangulaire.

@jvaurillon

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