La vague de chaleur qui frappe l’hexagone pousse déjà à se calfeutrer. Les musées et expositions bordelaises nous ouvrent leurs bras.
Figés dans le temps. Papillons, singes, coquillages et mammifères sont classifiés au musée de sciences et nature de Bordeaux. Le caractère méticuleux des taxidermistes* ressort dans le superbe écrin girondin accolé au jardin public. Dans la plus grande salle de l’édifice, on peut observer l’impressionnant squelette d’un rorqual commun, deuxième espèce vivante la plus imposante de la planète après la baleine bleue.
Mais l’exposition qui attire le regard de la team Blanquette fait bien sûr référence à la nourriture. « Mange moi, si tu peux », c’est un regard différent. Plutôt qu’un découpage en herbivores, carnivores, omnivores, le zoologiste britannique C. M. Yonge propose, en 1928, de distinguer les animaux selon qu’ils se nourrissent d’aliments liquides ou solides, mobiles ou inertes, grands ou petits. Tour d’horizon en quelques spécimens.
Jouer avec les tripes
Les étoiles de mer possèdent un estomac mouvant. Une fois positionnées au-dessus de leur proie, ces dernières font sortir l’organe afin d’englober l’animal piégé. Les sucs digestifs dissolvent les parties molles du festin, avant que l’estomac se rétracte à l’intérieur de l’étoile, emportant avec lui les chairs prédigérées.
Un doigt d’…Bonheur
Le Aye-aye, animal de Madagascar au nom plus qu’original, possède aussi une particularité étonnante. Comme tous les mammifères se nourrissant d’insectes, il possède de puissantes dents pour broyer ses proies mais aussi un dispositif pour les repérer. Pour le Aye-aye, c’est son majeur ! Son troisième doigt, long et fin lui permet de tapoter le bois afin de repérer, grâce au son, les cavités occupées. Après avoir arraché les couches superficielles du bois, il se sert encore une fois de son « outil » pour récupérer les larves.


Stylets perforants
La saison des moustiques arrive… Malheureusement. Si ces derniers ne passaient pas leur temps à nous piquer, nous serions peut être plus fascinés par leur technique. Les femelles des moustiques communs piquent pour prélever le sang nécessaire au développement de leurs oeufs. Grâce au CO2 rejeté, elles repèrent leur proie jusqu’à 30 mètres. Une fois à proximité, elles repèrent les veinules grâce à leurs thermorécepteurs. Ses pièces buccales, en forme de stylets perforants, traversent la peau et délimitent deux canaux. L’un pour injecter de la salive anticoagulante, l’autre pour aspirer le sang.
D’or et de couleurs
La nature est donc un véritable art, et l’art s’épanche sur tous les murs de l’ancienne base sous-marine de Bordeaux. Les bassins reconvertis en terrain de jeu pour spectacle son et lumière forment un lieu idéal depuis juin 2020.
Et nous avons eu la chance, à cause du coronavirus, de pouvoir contempler l’exposition inaugurale consacrée à Gustav Klimt. On connaît tous du peintre autrichien, son oeuvre mystique du Baiser. Mais durant plusieurs minutes, nous avons mieux découvert l’oeuvre de ce pionnier.

Dans la Vienne impériale du XIXe siècle, Gustav Klimt figure parmi les grands peintres décoratifs des somptueux monuments de la Ringstrasse*. À l’aube du siècle nouveau, il s’impose à la tête de la Sécession viennoise, un courant qui aspire à régénérer l’art en profondeur.
Célébré autant que contesté, Klimt ouvre la voie vers la peinture moderne. L’or et les motifs décoratifs, caractéristiques de ses œuvres, resteront un symbole de cette révolution artistique. Mais on découvre aussi ses représentations de femmes, de nature avec toujours cette touche onirique. Le tout magnifié par des airs de musique classique.
*La taxidermie est l’art de préparer les animaux morts pour les conserver avec l’apparence de la vie.
*Boulevard viennois bordé d’importants monuments de l’ancienne capitale impériale autrichienne et délimitant le premier arrondissement de la ville.
Quel bonheur de retrouver la route des musées …
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