Pérégrinations dans les Pyrénées-Atlantiques. D’un pont à un autre, suivis par l’orage.
Ma chaussure droite fait « tchouik tchouik ». Une bulle d’un mélange d’eau et de terre apparaît à chaque appui. Cette paire en aura vu de toutes les couleurs mais pas sûr qu’elle finisse notre tour de France en vie. Mon pied imbibé d’eau en est témoin.
La journée avait pourtant débuté sur un délicieux petit-déjeuner. Un chocolat chaud moussé à la main. Un petit pot de crème chantilly. Deux toasts de brioche au beurre façon pain perdu. J’en ai l’eau encore à la bouche de l’écrire. Une fois ce moment passé à la chocolaterie Cazenave de Bayonne, la plus vieille de la ville, nous prenons la route.
Premier stop dans le aujourd’hui très connu village d’Espelette. Les gouttes de pluie n’arrêtent pas les touristes qui déambulent dans la commune du piment. Maisons très propres, rues également, on sent qu’un certain standing doit être tenu, quitte à enlever le charme que peut parfois apporter un joyeux petit bordel.


Coup d’épée ou coup de sabot ?
Lors de notre visite de la maison Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz, ce mercredi, une fresque murale avait retenu mon attention. « C’est le fameux Pas de Roland », indiqua notre guide. M’étant empressé de noter approximativement ce lieu sur mon téléphone, je découvre ce jeudi qu’il est tout proche d’Espelette.
Nous voilà donc en direction du petit village d’Itxassou et de sa légende médiévale. Roland, neveu de Charlemagne était pourchassé par les troupes ennemies. Il brisa alors la roche avec son épée nommée Durantal, pour fuir. Autre version, toujours avec Roland. Son fidèle cheval appelé Veillantif, aurait ouvert la roche d’un coup de sabot.
Ni l’une ni l’autre bien sûr. L’érosion de la roche a fait apparaître une petite arche dans un bloc de pierre. Si nous nous l’imaginions plus grande, la balade d’un peu plus d’un kilomètre qui mène du village au Pas est sublime.

Longeant la rivière de la Nive, nous apercevons une volée de vautours qui nous surplombent majestueusement. Seul le bruit d’une voiture qui klaxonne pour se signaler dans le tracé sinueux de la route vient interrompre ce moment de volupté.
De pierre en pierre
Après ce lieu féérique nous recherchons un pont. À Saint-Étienne-de-Baïgorry, ce dernier se fait timide. La pluie s’intensifie, rendant la tâche plus pénible. Avec dans un coin de la tête cette photo de carte postale nous marchons. Bon… Une belle église, un château en ligne de mire mais aussi les crêtes de la montagne d’en face, celles d’Iparla rendent tout de même ce village charmant.
Soudain il apparaît derrière une ruelle. Un pont romain datant de 1661. Sa forme ne laisse pas insensible. Non loin de là, des jambons sont suspendues. C’est l’heure de la salaison.
Notre dernière étape de la journée nous mène dans un des Plus beaux villages de France. Saint-Jean-Pied-de-Port. Encore de jolis ponts. Un terrain de pelote basque et un petit air de Strasbourg avec ce grès rose qui habille les murs des constructions. Un dernier grondement du ciel menaçant. Une dernière saucée et nous voilà trempés, fatigués mais ravis, à Pau.




