Nous avons pris de la hauteur pour observer Saint-Malo. Et aussi déambulé entre de drôles de carcasses de navires, qui en ont vu bien plus que vous et moi.
Je piétine dans des algues imbibées d’eau. Le sable est boueux. Et quand je lève la tête, des carcasses de bateaux m’entourent. Comme aspirés par ce sol collant à marée basse, ceux qui un jour naviguaient crânement en mer n’ont plus fière allure. Ils sont des squelettes de bois, que l’eau a laissé mourir sur un flanc. La peinture s’écaille, la ferraille a rouillé depuis belle lurette. Nous nous trouvons dans un cimetière pour rafiots dans l’anse de Quelmer. Saint-Malo n’est pas loin.



Les hommes ont laissé ces navires là. « Un bel hommage rendu à ce pays de marins et de bateaux « , lit-on avant notre arrivée. Julien trépignait depuis la veille. La vallée de la Rance, celle qui abrite ce cimetière, a vu naître de nombreux bateaux. Elle était peuplée de chantiers navals. Aujourd’hui, à côté de ces cadavres marins, un chantier naval a recommencé à insuffler la vie aux flottants. Julien était emporté par cette ambiance. J’avoue m’être beaucoup interrogée sur l’impact environnemental de ces épaves. Je retiens tout de même de belles fresques peintes sur les coques échouées.
Après la mort vient le beau temps
Ce mercredi n’a pas été consacré à la contemplation de bateaux morts. Saint-Malo, bercée d’un soleil radieux et épargnée par le vent, s’est offerte à nous sous son plus beau jour. « La balade sur les remparts est incontournable », nous conseille Annick. Une amoureuse de cette cité qui nous a accueilli à bras ouverts. Alors nous avons écouté et pris de la hauteur. À notre gauche Saint-Malo intra-muros, à notre droite la mer et les îles.





Le long du chemin de pierres nous avons découvert trois hommes natifs de la ville. Jacques Cartier, navigateur et explorateur du XVIe siècle, qui a notamment découvert et donné son nom au Canada. Puis Robert Surcouf dont la tête est recouverte d’excréments de mouettes. Lui était était corsaire et armateur au XVIIIe et XIXe. Enfin François-René Chateaubriand, l’illustre écrivain et homme politique, enterré sur l’une des îles que nous apercevons, le Grand-Bé. Il y a aussi le petit, avec son fort.
Au bout du Môle des Noires, petit nom donné à la jetée d’un demi kilomètre qui serpente vers la mer, nous apercevons une nuée de petits bateaux. Saint-Malo réchauffe notre dos et nos yeux apprécient de voir la vie. On les préfère sur l’eau les petits. 🚤🛳⛵️